Il y a plusieurs millions d’années, une mer peu profonde recouvrait le sud de la Nouvelle-Zélande. Dans ces rivages rocailleurs, coquillages et végétation marine y étaient prolifiques. Le recul progressif de l’océan face à l’expansion des Alpes a laissé place à une terre riche en calcaire grâce à sa composition de vestiges subaquatiques.
Du lac Hauroko à la chaîne de montagnes de Murchison en passant par Te Anau et traversant le Fjord, 75km d’une ceinture rocheuse et calcaire de déploie. Mais c’est à Clifden que l’Homme a pu s’approcher, pénétrer dans les entrailles de la Terre pour en explorer ses merveilleux secrets. Bien avant que la route existe, des voyageurs venus d’Europe ont marqué ce lieu incroyable qui fait aujourd’hui partie des expériences uniques et incontournables à vivre dans le Southland.
Pluie en cascade, infiltration à travers la terre et les feuilles ; voilà la recette d’une eau très peu acide s’écoulant dans les crevasses et lézardes de la roche. Peu à peu, ces fissures se creusent jusqu’à former des tunnels, des grottes, des chambres souterraines immenses. La pierre et le calcaire se sculptent au fil des ans, offrant aux visiteurs un spectacle incroyable. Car oui, Clifden Cave se découvre et librement.
Un casque de chantier jaune signale l’accès principal de la grotte. Une fois la barrière passée, un sentier à même l’herbe contourne la falaise pour guider jusqu’à l’entrée, masquée par quelques grosses pierres échouées là. Il est temps de s’armer des lampes frontales, quelques foulées plus tard et c’est le noir complet dans ce long tunnel vers l’inconnu. Le passage se rétrécit. A quatre pattes, en biais, en escaladant avec les mains ou en glissant les rochers… un vrai périple digne des spéléologues ! Des bandes blanches réfléchissantes guident l’exploration, heureusement car il serait aisé de s’égarer dans les méandres de roches, les successions de grottes, de recoins et de chambres immenses. L’eau ruisselle. Impossible de l’apercevoir, mais il faut jouer de tous ces sens pour progresser.
Silence religieux. Fraîcheur humide. Obscurité. Les parois de pierres aux coulées de calcaires blanches s’illuminent peu à peu des myriades de points d’un blanc bleuté. Les vers luisants s’éveillent créant comme un ciel étoilé dans les tréfonds de la terre. Quel spectacle !
45 minutes, deux piscines – dont une de plus de 7 mètres de profondeur – à traverser et des centaines de roches à gravir plus tard, voilà que de nouveau les rayons du soleil illuminent le sol. Il est temps de ressurgir sur le plancher des vaches, dans la douce chaleur ambiante avec en tête les souvenirs d’une aventure incroyable.