Bienvenue dans la région des irréductibles Maoris. Un peu comme le village mythique d’Astérix, dans ce parc national de Te Urewera, ils résistent encore et toujours aux envahisseurs.

Lorsque les Britanniques atteignent la Nouvelle-Zélande, ce coin reculé à l’autre bout de la planète est déjà peuplé. Les Maoris, qui vivent sur ces terres en tribu, sont principalement des guerriers combattant pour l’extension de leurs territoires. Croyances, légendes et amour de la nature font alors partie de leur quotidien au pays du long nuage blanc. Si la colonisation de la Nouvelle-Zélande par la couronne britannique s’est relativement bien passée – avec le traité de Waitangi – des massacres ont pourtant bien eu lieu. Les Maoris ne se sont pas laissé déposséder de leurs terres si facilement. Te Kooti est l’un des chefs de tribu les plus connus aujourd’hui pour son implication importante dans les guerres contre « l’envahisseur ». Installé dans la forêt de Te Urewera avec son clan, il a repoussé les Anglais et instigué de nombreuses révoltes dont l’une restée célèbre sous le nom de « massacre de la baie de la pauvreté ». Pour résumer, il a résisté de son mieux… et a plutôt bien réussi son coup. Si, lui, est mort en 1893, la région forestière de Te Urewera, à proximité de nombreux lacs, fait partie aujourd’hui des régions les plus sauvages du pays.

Seule une longue gravel road, étroite, sinueuse, longeant des gorges par endroit, permet de traverser ce parc national (aujourd’hui géré, en partie, par le Department of Conservation). Une petite merveille hors de toute civilisation, sans réseaux ni sans internet. Le long de cette route, on croise des vaches et des chevaux broutant sur les parois rocheuses recouvertes de lianes et fougères et quelques 4×4 appartenant aux habitants locaux. Dans les villages – les maraes – ces Maoris continuent de vivre, un peu comme leurs ancêtres, au plus près de la nature.

La route, redevenue goudronnée, termine alors sa course dans une vallée plus aérée quittant l’immense lac Waikaremoana – le plus profond du pays – et cette forêt encore inaltérée.

Au pays du soleil levant

La péninsule de Gisborne se situe le plus à l’est de l’île du Nord – comme de l’ensemble du pays, et du monde d’ailleurs ! Cette terre, peu peuplée, est la première à voir le soleil se lever. D’ailleurs, lors du passage du millénaire, à 00h00, le monde entier avait les yeux rivés sur Gisborne. Qu’allait-il donc se passer lorsque la cité serait entrée dans l’année 2000 ? … Bon rien, maintenant on le sait. Pour autant, cet intérêt soudain et mondial, la ville s’en souvient encore. Des affiches et des calendriers avaient été conçus spécialement pour l’événement et sont aujourd’hui affichés dans le musée de Gisborne. Il faut pourtant noter que Gisborne, principale ville de sa région regarde la mer… vers le sud ! Le véritable point le plus à l’est, c’est le East Cape, près de Te Araroa, à l’extrémité de la péninsule.

La ville des ponts

Installée à l’embouchure du fleuve Taruheru, Gisborne est surnommée la ville des ponts. En effet, partout dans le centre-ville il est possible de passer d’un côté à l’autre du cours d’eau en voiture, mais aussi, et surtout à pied. Du jardin botanique au centre en passant par le musée – créé comme un bateau arrimé sur la rive – et jusqu’au port, des sentiers permettent de se promener au bord de l’eau, de mer comme de rivière. De nombreuses statues, oeuvres d’art et peintures viennent également apporter une touche de couleur. Si le cœur de la ville, comme toutes les autres, ne présente rien d’exceptionnel, ce côté « nature » et ses nombreuses plages couvertes de bois flotté en fait un lieu agréable et paisible.

La baie de la pauvreté

 

Lorsque le Capitaine Cook approche les côtes de Gisborne pour la première fois, le territoire ne lui semble pas bien intéressant : rien à manger, pas les denrées nécessaires pour son équipage… Il nomme donc cette petite anse, étendue sur 10km la Baie de la Pauvreté (Poverty Bay). Grossière erreur Capitaine ! En dépit de ce nom qui lui est resté, cette baie possède l’une des terres les plus fertiles du pays. Aujourd’hui, la région est devenue célèbre pour son Chardonnay, ses cultures de fruits et de légumes, comme notamment l’avocat. Une belle revanche sur le passé !

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