Toute en longueur, la Nouvelle-Zélande s’étire du Cap Reinga, à la pointe nord à Bluff, tout au Sud. Au premier coup d’œil, spontanément, c’est en ces lieux que l’on jurerait que la terre des Maoris prend fin. Pour autant, ni l’un ni l’autre ne marquent les véritables extrémités des îles !  En cause : la posture légèrement penchée de la Nouvelle-Zélande.

 

Sur la route du Southland

Après avoir quitté les sommets enneigés plongeant à pic dans la mer de Tasman des fjords de Milford Sound et Doubtful Sound, la côte s’apaise. La terre se couche en vertes prairies au bord de la mer comme un animal assoupi après tant de tumultes. Vaches, moutons et cultures viennent de nouveau peupler ces lieux, accompagnant la route toujours plus au sud. Les bourgades se succèdent, avec plus ou moins de charme, de vie et d’âmes. Dans les anses, les vagues charrient nombre de pierres sur leur passage, plus ou moins précieuses. Les pieds dans l’eau, les foules fouillent parmi les jaspes, saphirs et autres cailloux aussi polis que colorés. Les phares se succèdent également, éclairant les côtes escarpées jusqu’à atteindre la dernière ville du sud, Invercargill.

Une grande agglomération tout en lignes droites, en blocs, commerces et habitations, comme sortie de nulle part après tant de kilomètres d’une nature abondante. Ici les voies venues du nord, de l’est et de l’ouest se rejoignent pour n’en former qu’une seule. Serpentant sur un bras de terre au milieu de la mer elle poursuit toujours au sud jusqu’à Bluff et s’achève au pied du phare, le regard tourné vers Stewart Island. Capricieuse, l’île sauvage Néo-Zélandaise ne se laisse percevoir que par de belles journées ensoleillées et dégagées.

Entre l’Équateur et le Pôle Sud

Méprise à celui qui pensait avoir rejoint le point le plus austral une fois à Bluff face à l’océan et l’Antarctique ! Cap à l’est pour une centaine de kilomètres. Avant d’atteindre les Catlins, le territoire des plages et des animaux marins, une petite route de gravier conduit au bout du monde. Ou plutôt à son parking ! Car toutes récompenses se méritent.

Portail en bois franchi, le sentier se dessine dans les hautes herbes, longeant un champ où paissent des moutons à la laine bien fournie. Ici, le vent souffle avec tant de violence que les quelques arbres résistants se courbent sur son passage. Figés par les tourbillons d’air et d’embruns. Bien moins robuste, l’Homme peine à avancer vers la baie, repoussé comme face à un aimant. Les vagues éclatent avec force et bruits. L’eau gicle en mille arcs-en-ciel. Le spectacle est aussi puissant qu’éblouissant… mais également éprouvant ! Arqué, résistant de toutes ses forces, le corps rêve de s’envoler comme un ballon. Dans cette guerre des éléments, là où la nature est reine, que la Nouvelle-Zélande s’achève, à peine plus près du Pôle Sud que de l’Équateur.

 

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