Tous ceux qui sont venus, envisagent de venir ou visitent actuellement la Nouvelle-Zélande ont entendu parler de Kaikoura. Petite péninsule perdue au milieu de la côte ouest de l’Île du Sud, entre Christchurch et Blenheim, Kaikoura est aussi l’une des plus pittoresques bourgades du pays. Son allée principale, longeant le bord de mer, se compose de boutiques dédiées aux surfeurs, de fish & chips typiques et charmants, fromagerie, charcuterie, fruits et légumes et babioles souvenirs. Voilà un centre-ville où il fait bon déambuler du matin au soir, enivré par les embruns. Mais si la ville séduit, c’est surtout pour sa faune marine. Ici, les dauphins se plaisent à jouer dans les vagues, les baleines chantent dans les profondeurs de la baie et les otaries se la coulent douce au soleil.
À la rencontre des dauphins… ou pas
Tous les matins, toute l’année, les bateaux embarquent à leur bord les hordes de curieux pour une excursion en haute mer. Certains optent pour le kayak, le paddle, en groupe avec guide ou en solo. Au départ du port de South Bay – la baie intérieure de la péninsule de Kaikoura – les nombreuses embarcations s’échappent en direction du canyon sous-marin. Un canyon sous l’eau, késaco ? Il s’agit d’une sorte de longue crevasse aquatique, mesurant ici, plus d’1,5km et traversant la baie de part en part. Dans ce canyon, les courants chaud et froid se rencontrent, attirant en surface des centaines de petits poissons. Les baleines, cachalots et les dauphins n’ont plus qu’à ouvrir la bouche pour se nourrir à volonté, ce qui explique leur présence massive dans cette réserve marine.
Kaikoura est donc l’un des endroits les plus propices en Nouvelle-Zélande pour apercevoir les baleines bleues à bosse, les baleines australes ou encore les dauphins Hector… et pourtant, il y a ceux qui ont de la chance puis ceux qui n’en ont pas ! Bien sûr, les croisiéristes, avec leurs outils d’analyse des sons marins, garantissent l’apparition d’au moins une baleine au cours du trajet ; ceux qui se contentent de nager, de ramer dans leur kayak ou d’observer depuis la plage se soumettent à plus d’aléatoires. Parfois, on a beau serrer les poings, fermer les yeux, y croire très fort et patienter, frigorifier, au milieu des vagues… quand ça veut pas, ça veut pas.
Au pays des otaries
À l’extrémité de la péninsule, les vastes et vertes prairies des vaches s’achèvent par d’abruptes falaises. À marée basse, les roches plates délaissées par les vagues se révèlent et offrent un passage. Algues abandonnées, flaques d’eau salée oubliée, l’océan est parti précipitamment, mais nous prévient qu’il compte bien revenir. Pendant ce temps, les otaries profitent des rochers ensoleillés pour une sieste bien méritée ou jouent avec leurs petits dans les nombreux bassins. Ça plonge, s’embrasse, se câline et se parle. Quel spectacle attendrissant ! Tels des gros chats des mers, ces animaux semblent vivre en famille, profitant de chaque instant, ignorant l’Homme, fasciné, envoûté, qui les contemple.
