Les randonnées en Nouvelle-Zélande, c’est un peu comme jouer au Loto. Nombreuses sont les possibilités, les chemins à emprunter, les « lookout » à ne pas manquer. Il faut bien allouer au Néo-Zélandais cette volonté de faire découvrir le plus infime recoin du pays aux curieux de passage. Pour autant, difficile de miser, à chaque fois, sur le bon numéro.
À première vue, la randonnée intitulée « Hihikiwi » dans la forêt de Pirongia semble des plus prometteuse. Une longue escapade de 3h30 dans une jungle de pins et de fougères pour atteindre le premier sommet puis, 1h de plus afin de rejoindre l’ancien volcan qu’est le Mont Pirongia. Long, mais engageant.
La forêt est bien présente. Magnifique, exubérante, foisonnante… mais aussi extrêmement boueuse. Sous ses hautes branches et ses toisons touffues, les rayons du soleil peinent à sécher ce sol qui connaît régulièrement de belles journées d’averses. Des passerelles en bois viennent sauver les promeneurs dans les zones les plus marécageuses ne suffisent pas à éviter l’enlisement. Après le passage d’un grand nombre de visiteurs, le sentier, noir et visqueux, n’a plus rien d’attirant. Elles n’auront pas fait long feu les chaussures de randonnées bien récurées pour passer la douane.
Gare à la chute ! Entre les multitudes de racines d’arbres qui jonchent le sol et la boue gorgées d’eau, nul ne sait où poser le pied avec sûreté. On s’y enfonce jusqu’aux chevilles. On s’en éclabousse short et t-shirt. Mais vaille que vaille, on continue avec à l’esprit, la récompense de la vue depuis le sommet.
Après 3h30 de cette laborieuse aventure – dont les pentes glissantes étaient bien rudes – sans avoir véritablement profité de l’environnement, le nez vissé aux baskets, voilà enfin l’arrivée. La forêt s’écarte pour laisser place à … pas grand-chose en réalité. La vue se dégage sur des kilomètres de vallons buissonnants. Du vert à perte de vue, depuis une fine passerelle en bois. Point de cratère représentatif de cet ancien volcan. Pas plus de reliefs à contempler aux alentours. Pas même un espace où pique-niquer. Alors certes, ce n’est pas rien, mais cela méritait-il plus de 6h d’une marche épuisante, rébarbative et boueuse ?
Ce n’était visiblement pas le numéro gagnant, mais qui ne tente rien n’a rien !