Blenheim est la ville principale de la région Marlborough, s’achevant en fins bras de terre au cœur de la mer. Cette pointe nord de l’île du sud, très ensoleillée, est recouverte de kilomètres de vignes. Les longues lignes de feuilles vertes contrastent avec les côtes d’un bleu profond, blanchies par endroit par les salines. Si c’est à Picton que les ferries embarquent véhicules et passager pour rejoindre Wellington, c’est pourtant depuis les côtes de Blenheim que l’on fait face à l’île du Nord. Par un ciel d’azur, sans nuages, les escarpements se discernent faiblement à l’horizon.
Promenade à Blenheim
Petite ville au cœur des terres et cernée par les vignes comme les pâturages, Blenheim prône tant les arts que les activités sportives. Comme toutes les cités néo-zélandaises, celle-ci n’échappe pas, bien sûr, à son lot de fast-food, ses grandes artères peuplées de cubes d’aluminium au nom des grandes enseignes. Pourtant, une halte, à pied, au cœur de la ville permet d’en avoir un tout autre aperçu. Une silencieuse et large rivière coule paisiblement, formant de larges zigzags. Autour, l’herbe fraîchement tondue et les immenses arbres feuillus offrent une agréable aire de détente. Une promenade longe la rive, d’un bout à l’autre de Blenheim, dans un dépaysement total.
Exposition sur la culture du vin, trésors maoris, histoires des premiers immigrants et art moderne se mêlent au musée de Blenheim. Installé au centre de la ville, il jouxte une jolie, mais bien surprenante place. Des croix blanches s’y succèdent dans un parc clôturé et bien vert. Un cimetière ? Oui et non ! Il s’agit d’un monument célébrant les morts, cerné de bancs occupés par les lecteurs du journal et de jeux pour les enfants.
Galerie d’art, bars à vins, restaurants et petits cafés ou encore chocolaterie artisanale se succèdent au détour des rues, formant un ensemble agréable à vivre, au quotidien.
Wither Hills Farm Park
Au sud de Blenheim, toutes les routes s’achèvent brusquement. Il n’y a soudainement plus de civilisation, mais une immense ferme nommée Wither Hills. Privée, celle-ci ouvre pourtant ses portes aux promeneurs du dimanche comme aux amateurs de VTT ou de footing. Plus de 60km de sentiers sont ainsi disponibles parcourant dans le cœur de vallée que les sommets pouvant atteindre jusqu’à 400m d’altitude. Entre les arbres, fougères et prairies, les marcheurs croisent vaches, moutons ou lapins. L’un des sentiers les plus populaires conduit jusqu’au sommet du mont Vernon. Celui-ci offre un magnifique panorama à 360° sur l’ensemble de la région : bassin de Blenheim, salines, côtes baignées par le pacifiques, montagnes enneigées au loin vers le sud et, par temps clair, l’île du nord.
La porte des Marlborough Sounds
Mis à part les vins, l’attraction majeure de la région Marlborough ce sont les « Sounds », ces fines bandes de terre qui vont s’enfoncer vers la mer. Une seule route traverse chacun d’entre eux. L’une s’enfonce toujours plus loin pour atteindre la pointe de French Pass, un bout du monde haut en couleur. L’autre, toute en virage et soubresaut, s’avance vers des petits ports, des hameaux cachés, des baies insoupçonnées et des paysages idylliques. La plus célèbre randonnée du coin, la Queen Chralotte Track, permet de parcourir l’ensemble de ce bras de terre, à pied, en longeant les côtes. Elle offre aux marcheurs des points de vue magnifiques sur la baie de Picton, sur les cultures de moules installées dans les anses de mer et la nature incroyablement florissante de cette région. Il faut compter 4 à 5 jours de marche pour parcourir ce sentier dans son intégralité. Les plus fainéants peuvent se contenter de quelques arrêts dans les différentes baies – rejointes seulement après des kilomètres de gravel road vertigineuses – pour des baignades dans des eaux turquoise et cristallines. Un véritable paradis sur terre … et sur mer, pour les amateurs de kayak !
Mais pour appréhender toute la beauté des Marlborough sounds, le mieux c’est encore de prendre un peu de hauteur. Le mont Stokes est le plus haut sommet de la région. Après avoir traversé une forêt comme enchantée, le sentier s’achève dans une vaste prairie battue par les vents. Bien souvent, les nuages vaporeux créent comme une nappe sous les pieds. Et lorsqu’ils se dissipent, la vue coupe le souffle : une alternance de terre et de mer, les verts et bleus se confrontent, s’entrelacent sur des kilomètres. Rien de tel pour boucler la boucle et achever le périple à la rencontre des trésors de l’île du sud de Nouvelle-Zélande là où il a commencé !