Principale ville de la région Otago (ainsi que de la partie méridionale de l’ile du Sud de Nouvelle-Zélande), Dunedin est aussi la plus chargée d’histoire. Fondée en 1848 par des colons écossais – elle porte d’ailleurs le nom écossais d’Édimbourg – la cité recèle de trésors architecturaux. Port et ruelles pittoresques, péninsule célèbre pour sa faune sauvage, bâtiments aux architectures victoriennes, art et street art… les motifs ne manquent pas pour donner envie de découvrir cette ville surprenante.

De la cathédrale à la gare

Pavés sur les routes et façades en pierres, une première en Nouvelle-Zélande ! Dès les premières foulées, Dunedin révèle son charme et sa diversité. La Cathédrale Saint Paul trône dans l’hypercentre de la ville, sur la vaste place Octagon (qui tient son nom de sa forme octogonale). Il s’agit non seulement de la plus grande, mais aussi de la plus ancienne église du pays, datant de 1852. Contrairement aux églises traditionnelles orientées est-ouest, celle-ci est alignée en direction ouest-est. Une particularité due au terrain en pente, qui impose d’ailleurs de gravir une trentaine de marches en marbre de Takaka (province de Nelson) pour rejoindre l’entrée. Depuis la Cathédrale, une large voie s’enfonce dans la cité pour rejoindre quelques mètres plus loin l’imposante gare de Dunedin. Cerné de jardin, ce magnifique bâtiment se visite autant qu’il s’utilise pour emprunter le train. Construite en calcaire beige d’Oamaru, pierre bleue d’Otago et marbre d’Aberdeen, cette gare au style édouardien est l’une des plus belles du monde. C’est également l’un des bâtiments les plus photographiés de Nouvelle-Zélande.

Des boutiques et galeries jalonnent ses couloirs, à l’étage, permettant d’admirer boiseries et décorations. Utilisée par des compagnies touristiques, la gare est le point de départ pour des aventures en train à travers les plus beaux paysages d’Otago, de la côte Pacifique aux gorges Taieri. Au détour des rues du centre-ville, les boutiques se succèdent, les pubs et … les œuvres d’art.  Ville moderne est ouverte à tous les types de culture, elle prône tous les types d’art : street-art bien sûr, mais aussi littérature, mode… De nombreux événements artistiques y sont organisés tout au long de l’année. Dunedin a d’ailleurs été désignée « Ville de Littérature » par l’UNESCO en 2014.

La déambulation d’une rue à l’autre conduit vers l’incroyable Cathédrale Saint-Joseph, ouverte au public, puis se poursuit vers l’ancienne prison de brique rouge, réplique exacte d’un édifice londonien. Plus loin, l’université d’Otago, la plus ancienne du pays suivit par l’Otago Daily Times Building qui dévoile sa façade typiquement art déco. Il s’agit du siège du plus vieux journal de Nouvelle-Zélande. Et enfin, Baldwin Street, la rue la plus en pente du monde – détrônée mi-juillet par Ffordd Pen Llech à Harlech au Pays de Galles – avec ses 350 mètres à gravir, inclinés à 35% !

Retour dans le passé au Toitu Museum

À deux pas de la gare, au cœur de la ville, un bâtiment vitré et des plus moderne dénote dans le décor architectural. Le musée, gratuit, raconte l’histoire de l’Otago, de la péninsule de Dunedin avec sa flore et sa faune, mais aussi et surtout la création de la ville dont la population a doublé à l’époque de la ruée vers l’or. Tramway, vieilles voitures, ustensiles des années 30 rappellent aussi la jeune Histoire du pays. Découverte de la vie des pêcheurs dans une reconstruction de cale de bateau, de l’émancipation des droits des femmes ou encore de l’apparition d’un style d’art « Gothique » créant la typographie originale de Dunedin.

Escale en Chine

Que vient faire cette sculpture chinoise en pleine rue de Dunedin ? Elle indique l’entrée du musée chinois. Une fois la porte de celui-ci passée, c’est comme une téléportation dans un autre pays. Au cœur du musée, construit en carré, un véritable havre de paix se laisse découvrir : étang où nagent les canards, cascades dégringolant de falaises de pierre et végétation. Objets et traditions se révèlent au fur et à mesure de la promenade achevée dans un véritable salon de thé chinois. Petit plus : des déguisements et accessoires, des étagères pleines de livres à feuilleter et de l’encre pour s’essayer à la calligraphie !

Balade au jardin botanique

Un peu excentré du centre-ville, le jardin botanique de Dunedin est le poumon de l’agglomération. Étendu sur 65 hectares, il est le plus grand du pays. Des dizaines de sentiers permettent de le parcourir en tous sens, à la découverte de jardins inspirés des quatre coins de la planète. Du jardin d’hiver de style Edouardien aux collections de camélias, en passant par les 300 variétés de rhododendrons et les plantes natives de Nouvelle-Zélande, impossible de manquer une escale aux volières. Les perroquets aux mille couleurs de Nouvelle-Zélande et d’Australie s’y cachent et certains peuvent même répondre « Hello » dans un parfait anglais !

Escapade sur la péninsule d’Otago

En voiture, il suffit d’un petit quart d’heure pour quitter les labyrinthes de routes aériennes de Dunedin et se perdre dans la nature, en direction de Portobello. Non, pas en Italie… bien que le décor y ressemble. L’étroite voie longe la mer (si prêt que parfois le bitume s’y est écroulé et les travailleurs s’acharnent à la reconstruire), serpentant d’une crique bleu turquoise à l’autre. SI elle est étroite, cette péninsule n’est certainement pas plate. A peine quitté la route pour s’enfoncer vers le centre de l’avancée de terre et déjà les virages grimpent pour prendre de l’altitude. Si l’intérieur de la péninsule, faisant face à Dunedin, est peuplé de belles maisons et de villages, l’autre face, s’ouvrant sur l’océan, n’est qu’une vaste étendue désertique offerte à la nature. De longue – et typiques – gravel road en cul-de-sac conduisent vers des plages à flanc de falaise ou d’immenses prairies séchées par les vents secs d’Otago. À l’extrémité de Dick Road, la réserve d’Okia Flat fait partie des merveilles sauvages qu’offre la Nouvelle-Zélande. Il faut continuer à pied, longer des fermes où paissent les moutons, et rejoindre la « pyramide ». Une formation rocheuse surprenante : un cône dressé au milieu de nulle part. Des panneaux révèlent l’ancienne occupation maorie de cette réserve protégeant aujourd’hui une grande variété de plantes ou d’espèces animales, comme les Yellow Eyed Pinguins. Cette courte promenade permet de rejoindre Victory Beach. Il s’agit de la plus longue et spectaculaire de la péninsule d’Otago.

À l’extrémité de la Péninsule, à Taiaroa Head, une colonie d’Albatros Royal a été implantée en 1920. Depuis le petit musée dédié à la vie de l’animal, il est possible de participer à une visite guidée conduisant vers le phare, et bien sûr les oiseaux.

Cormorans, lions de mer, otaries à fourrure ou encore baleines à bosse et dauphins viennent compléter le panel d’animaux sauvages pouvant être aperçus le long des côtes de cette magnifique péninsule.

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