Au commencement, il y a cette eau. Si bleue, si limpide, si immobile. Un bleu presque lacté sous les rayons du soleil. Et puis il y a la terre. Rocheuse. Montagneuse. Éternellement enneigée au sommet. Le tout donnant vie à ce spectacle incroyable offert par la nature. Ce panorama exceptionnel dans lequel la nappe du lac Pukaki s’étend au cœur de la vallée formée par les plus hauts sommets du pays. Voici, sans conteste, la plus belle région de Nouvelle-Zélande.
Sur la route des merveilles
Pour rejoindre le village de Mont Cook (ou Aoraki en Maori) il n’y a pas trente-six chemins. Une route, et quelle route ! Cette voie de bitume bâtie au milieu d’une nature sauvage et désertique serpente au cœur d’un paysage merveilleux. À flanc de montagne, elle longe le lac, le surplombant suffisamment pour en admirer le bleu intense et ses nuances. Entre deux virages, la cime du Mont Cook se révèle en arrière-plan offrant aux voyageurs une carte postale de rêve. Nombreux sont les véhicules stationnés sur le bord de la route le temps d’immortaliser ce paysage dans un cliché, mais surtout dans sa mémoire. Peu à peu la vallée s’assèche, le lac Pukaki se tarit pour n’être plus que quelques filaments bleus formant un réseau indiscipliné. Les derniers kilomètres rejoignant le village s’enfoncent dans la steppe, cernée d’herbes hautes et dorées.
Un visitor center, quelques restaurants et de nombreux parkings. Plus hameau que village, Aoraki-Mont Cook ressemble à une station de ski… sans piste de ski ! Passage obligatoire pour tous les amoureux de montagne, le lieu est surtout un point de départ vers les glaciers et sommets. Et, s’il porte le nom du Mont Cook, ne rêvez pas, aucune route, aucun sentier ne vous conduira au sommet de ce pic juché à 3764m d’altitude, formé de neiges et de glaces éternelles.
Au plus près des icebergs
À quelques kilomètres du village de Mont Cook se dresse le glacier le plus large de toute la Nouvelle-Zélande. 23,5 km de long, 4km de large et 600m de profondeur. Malgré le recul progressif du Tasman glacier au fur et à mesure des ans, notamment depuis les années 1990 – du fait du réchauffement climatique principalement – il demeure une œuvre considérable offerte par la nature. Une petite demi-heure de marche à travers la nature sèche et rocailleuse de cette vallée permet de rejoindre un promontoire fait de pierres grises pour admirer le lac Tasman formé par la fonte de son immense glacier. Au cœur des moraines (ces graviers sombres déposés lors des éboulements de glace), on peut admirer une incroyable nappe d’eau… grise ! Surprenant ? En réalité non. La neige fondue transporte tant de débris rocheux sur sa route qu’elle donne forcément vie à une eau peu limpide. En revanche, une fois nettoyée grâce à son ruissellement elle se transforme en ce bleu incroyable, indescriptible, que révèle le lac Pukaki en aval.
Comme un miroir sans tain, le lac Tasman reflète les hauts sommets du Aoraki/Mount Cook National Park. Une image brisée par le lent et silencieux flottement des icebergs, plus ou moins gros. Voguant au grès de leur envie, ceux-ci gouttent peu à peu, jusqu’à se dissoudre intégralement dans le lac.
Red Tarns et sa vue panoramique
De nombreuses randonnées prennent leurs essors au cœur du village de Mont Cook, s’enfonçant dans la vallée, vers le glacier Hoover ou le lac Mueller. En revanche, l’ascension du Red Tarns permet d’admirer large panorama sur le village, les montagnes, les lacs… Un véritable joyau qui se mérite puisqu’il faut gravir, à flanc de falaise, au soleil, près de 1300 marches ! Un petit étang, rougit par sa végétation aquatique, attend paisiblement au sommet… mais, il faut s’aventurer dans la steppe, suivre les traces laissées par les précédents marcheurs curieux d’en voir toujours plus, d’aller toujours plus haut pour atteindre la vraie récompense. Depuis ce promontoire, la vue à 360° embrasse toute la vallée et ses merveilles. Quelques nappes de neiges résistent aux rayons du soleil, entre les herbes et les buissons épineux. Les petits étangs formés dans les creux de la montagne dévoilent un reflet du Mont Cook et de ses acolytes, se découpant dans le bleu azur du ciel. Une vue inoubliable.