De retour sur la fabuleuse route bordant le bleu intense du lac Pukaki, le Mont Cook s’éloigne peu à peu, dans les rétroviseurs. Mais ce n’est qu’un au revoir. Le sommet enneigé compte bien rester dans le paysage, tel un roi trônant sur sa vallée, domptant montagnes, lacs et forêts.

Bleu Pukaki

Un café, un office de tourisme et un camping. Aussi surprenant que ce soit, tout autour du lac Pukaki, il n’y a rien. Ni village, ni maison, ni même champs de cultures ou pâturage. Ce vaste désert d’herbes sauvages ne jure que par son lac. Une immense nappe d’un bleu… indescriptible. Clair, lacté, profond, changeant. Tel le Bleu Klein, il mériterait d’être baptisé tant il ne ressemble à aucun autre.

Comme détaché de la terre pour partir flotter sur le lac, des parcelles de terre sauvages ont laissé libre cours à l’imagination fertile de la nature. Ces denses forêts de sapins d’un vert puissant cerclées de sable fin prennent l’apparence d’un bec d’oiseau ou de Kiwi peut-être, d’un corps de hérisson.

La voie cachée

Tout en long, ce lac est bordé d’un côté par la route conduisant vers le village de Mont Cook et sa vallée. Beaucoup quitte précipitamment les berges de Pukaki pour poursuivre vers de nouveaux lieux et de nouvelles activités : Tekapo, Christchurch, la côte ouest..

Pourtant, il existe bien un autre itinéraire, longeant la rive droite du lac sur des kilomètres de paysages merveilleux. Peu populaire, cette étroite route de gravier (une gravel road comme disent les Néo-Zélandais) zigzague entre les pins

Seul au monde, expulsant un nuage de poussière et de fumée sur son passage. Nous voici définitivement sur la plus belle route du pays.

Le privilège de la solitude

Garé au milieu de nulle part face au lac, dans ce silence infini, il n’y a rien de mieux à faire que de s’asseoir pour regarder. Regarder la lumière du coucher de soleil rosissant le Mont Cook. Regarder la Voie lactée se dévoiler dans ce ciel d’une grande pureté. Regarder le ballet d’étoiles filantes… Quel privilège d’être ainsi seuls, loin de tous, avec pour unique crainte, celle d’être repéré en flagrant délit de camping sauvage dans cette nature préservée !

Puis vient le petit matin et les chants d’oiseaux en guise de réveil. La lumière se lève doucement, éveillant toute cette vallée avec elle, dans une douce lueur orangée. Y’a-t-il plus bel endroit sur terre où vivre d’amour et d’eau fraîche ?

Un lac peut en cacher un autre

Tantôt sur la berge, tantôt surplombant le lac, la route  poursuit son envol. Un grand virage et voilà qu’elle s’élance au cœur d’une vaste prairie vallonnée. Petite tâche bleue, le lac s’éloigne jusqu’à disparaître, englouti par les sommets enneigés. Mais le pincement au cœur n’est que de courte durée… puisque quelques minutes plus tard, un nouveau lac, aussi vaste et intense que le précédent se dévoile ! Bien que moins impressionnant, le lac Tekapo n’en demeure pas une autre merveille offerte par cette région de glaciers. Ici, un petit village touristique s’est implanté. Sur la colline surplombant le lac, un observatoire réputé permet de venir, à la nuit tombée, explorer le ciel de Nouvelle-Zélande. En effet, cette zone nommée « Aoraki Mackenzie International Dark Sky Reserve » est l’une des cinq réserves au monde (et la deuxième plus grande) protégée de toute pollution lumineuse.

Autre attraction du lieu, une adorable petite église de pierre bâtie sur les berges du lac. Construite en 1935, elle est l’église la plus connue et certainement la plus photographie de Nouvelle-Zélande grâce à son emplacement idyllique. Tous les jours, des files de voyageurs viennent découvrir la «  Church of Good Shepard », s’asseoir sur ses quelques bancs pour admirer à travers la fenêtre, dans le calme religieux, cette vue sur le lac et ses montagnes.

 

 

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